18 de enero de 2025

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Benoît Z : ” Les Kényans ne sont pas des extraterrestres ! “

Benoît Z : » Les Kényans ne sont pas des extraterrestres ! «

Benoît Zwierzchiewski, plus connu sous le sobriquet de Z, ne manque pas de souffle. À vingt-huit ans, il l’a déjà prouvé en remportant le marathon de Paris en 2002 ou encore en égalant le record d’Europe des 42,195 kilomètres l’année suivante. Il l’a démontré encore, hier, à Vitry-sur-Seine (voir ci-contre) où il n’a pas épargné

Benoît Zwierzchiewski, plus connu sous le sobriquet de Z, ne manque pas de souffle. À vingt-huit ans, il l’a déjà prouvé en remportant le marathon de Paris en 2002 ou encore en égalant le record d’Europe des 42,195 kilomètres l’année suivante. Il l’a démontré encore, hier, à Vitry-sur-Seine (voir ci-contre) où il n’a pas épargné sa salive pour ” mettre de l’ambiance ” sur la 19e édition de l’Humarathon. Avant, le Marseillais d’adoption avait déjà éprouvé sa tchatche pour répondre à nos questions.

À Londres, il y a une semaine, vous avez fini sixième du marathon, c’était une sorte de test avant les Jeux d’Athènes ?

Benoît Z Ces trois dernières années, je courais le marathon en avril à Paris pour gagner. Je l’ai fait en 2002 et l’an dernier encore, car même si je termine deuxième j’égale quand même le record d’Europe de la spécialité en 2 h 6’36”. Cette année à Londres, c’était un peu différent, j’ai voulu courir intelligemment avec l’optique de préserver ma préparation pour les jeux Olympiques à Athènes (13-29 août. – NDLR). En arrivant là-bas, je savais que je n’étais qu’à 80 % de ma préparation. Et même si, évidemment, l’athlétisme ne ressemble pas à des mathématiques, j’ai prouvé en Angleterre que je maîtrisais bien aujourd’hui l’épreuve que constitue le marathon.

Maîtriser le marathon, cela veut dire quoi ?

Benoît Z Tout simplement qu’en abordant un marathon à 80 % de ses possibilités, on est loin d’être tranquille en prenant le départ. Pourtant, j’ai fini ce marathon de Londres avec une sérénité vraiment agréable. C’est pour cela qu’aujourd’hui, je peux dire que je ” maîtrise ” ma discipline. Courir un marathon en 2 h 9’35” sans être au maximum laisse entendre que vous n’êtes pas si loin de pouvoir courir sur les bases du record du monde de la spécialité, 2 h 4’55” en 2003 par le Kényan Tergat ?

Benoît Z Cela prouve aussi que mon record d’Europe de l’an dernier à Paris n’était pas la performance d’un seul jour. Sans être prétentieux, je fais maintenant partie des meilleurs mondiaux sur marathon. Aujourd’hui, il faut compter sur moi au niveau international. D’ailleurs, si on regarde mon temps du marathon de Londres, je suis deux minutes trente au-dessous des minima qualificatifs (2 h 12) pour les JO en finissant avec une certaine facilité et sans être à 100 %, ça, c’est une grosse satisfaction. C’est également une bonne manière de prendre confiance pour la suite.

La suite, ce sera le rendez-vous olympique en août prochain ? Un autre marathon alors que vous avez souvent répété qu’il était difficile d’en enchaîner deux dans la même saison ?

Benoît Z Une chose est sûre, le marathon des Jeux est une priorité pour moi. Le problème, c’est effectivement qu’être au top au mois d’avril mais également en août, ce n’est pas possible. C’est pour cela qu’à Londres, je ne me suis pas accroché aux meilleurs, en levant volontairement le pied après la mi-course. Il y a deux solutions sur marathon : ou tu termines sur les genoux et tu ne t’en remets pas ou tu essaies de courir intelligemment sans finir à la rue. Je crois que la deuxième option a bien marché à Londres. Trois jours après ma course en Angleterre, j’étais dans un bien meilleur état physique que ces deux dernières années à l’issue du marathon de Paris. En tout cas, j’ai beaucoup moins de mal pour marcher.

On met du temps à se remettre d’un tel effort ?

Benoît Z Physiologiquement et physiquement, ces deux dernières années, cela m’a été impossible de me remettre en selle pour un deuxième marathon de haut niveau dans la saison. Je ne suis pas une machine. Sur marathon, il y a une donnée incontournable et peu importe ta préparation : la souffrance. Au bout d’une heure et demie de course, il faut continuer d’avancer en supportant la douleur. Cette année heureusement, les données sont un peu différentes, car je n’ai pas travaillé spécifiquement sur le marathon cet hiver. Alors pour moi, Londres la semaine dernière, n’était que le début. C’était un peu ma série avant la grande finale des jeux Olympiques.

Comment gérer les quatre mois qui vous séparent des jeux ?

Benoît Z Pour le moment, je vais un peu profiter de la vie parce que j’ai plutôt fait l’ermite ces derniers temps. Je mérite aussi du repos parce que je ne me suis pas frisé les moustaches non plus. J’ai quand même couru en 2 h 9′. Et même si j’ai fini dans la joie à l’arrivée, j’ai quand même eu mal aux jambes.

Ces arrivées spectaculaires et joyeuses sont un peu votre marque de fabrique.

Benoît Z Mais, tout le monde peut faire la même chose que moi. Si je le pouvais, je marcherais même pour profiter de la dernière ligne droite et remercier aussi le public. Seulement, à Londres, je ne pouvais pas, j’avais le Marocain El Mouaziz qui me collait aux fesses !

Faire le show fait quand même partie de votre personnage.

Benoît Z Non, ce n’est pas du show ! Le show, cela veut dire que tu fais le clown, moi ce n’est pas ça ! Je remercie simplement les gens pour leurs encouragements. Mon attitude marque les esprits parce que la majorité des athlètes reste sobre et ne pense qu’à une chose : passer la ligne d’arrivée. Remarquez, c’est aussi lié aux gens qui dominent le marathon. En général, les Kényans sont assez sobres. En tout cas, je n’en ai jamais vu un saluer la foule à l’approche de l’arrivée !

Lorsqu’on court, on ressent la présence du public ?

Benoît Z Oui. J’ai choisi en partie ma discipline parce qu’on peut être au contact physique des gens. Ensuite, une fois la compétition terminée, parler de ma passion quand les gens me ” branchent ” sur le sujet, reste toujours un plaisir. De toute façon, lorsqu’on court, qu’on soit amateur ou professionnel, on est tous dans la même ” galère “. Celui qui finit le marathon en 4 heures souffre autant que moi. Sinon plus.

À Athènes cet été, vous allez retrouver le maillot de l’équipe de France. Représente-t-il quelque chose pour vous qui courez à longueur d’année pour défendre votre seul intérêt personnel ?

Benoît Z Non, je ne cours jamais pour moi. J’ai toujours la sensation de représenter la France et l’Europe lorsque je suis au milieu des athlètes africains ou des autres.

Battre les Africains, c’est le perpétuel challenge ?

Benoît Z Oui, d’autant que c’est de plus en dur de s’imposer au milieu des Kényans. Mais lors d’une année olympique, tout le monde s’épie un peu pour savoir qui est en forme. Africain ou pas. À Londres par exemple, l’Italien Stefano Baldini (4e) a montré comme moi qu’il fallait compter avec les Européens. Pour le reste, les Kényans on sait de toute façon qu’ils sont là et qu’ils seront toujours là.

Les athlètes kényans, justement, vous les avez côtoyés chez eux à l’entraînement ? Ils vous effraient moins depuis ?

Benoît Z Oui. Avant d’aller au Kenya où j’ai passé six semaines en 2001, j’avais l’impression d’affronter des extraterrestres. Ce n’est plus le cas maintenant. Lorsque tu les connais un peu, tu casses les barrières, tu t’aperçois que ce sont des gens sympathiques et souvent drôles. Après, les athlètes kényans sont des gens comme tout le monde avec leurs difficultés à surmonter. Ils réussissent parce qu’ils s’entraînent dur, c’est tout.

Pour en venir à un sujet dans l’air du temps, vous avez souvent donné votre avis, sans tabou, sur la question du dopage.

Benoît Z Je ne sais pas si je me suis exprimé sans tabou. Je sais qu’on m’a souvent posé des questions sur ce sujet et mes réponses ont été amplifiées, déformées, démultipliées.

Alors, pour mettre les choses au clair, quelles sont aujourd’hui vos relations avec le docteur Jean-Jacques Menuet cité dans l’affaire Cofidis (1) ?

Benoît Z Pour dire les choses clairement, je ne vois plus Jean-Jacques Menuet. Il n’a jamais été mon médecin. Il m’a donné quelques conseils pour mon alimentation quand j’habitais encore dans le Nord il y a trois ans. Aujourd’hui, je suis désolé de ce qui lui arrive parce que c’est quelqu’un que j’appréciais et que j’apprécie. Encore une fois, Jean-Jacques Menuet est quelqu’un que j’ai bien connu il y a trois ans mais ce n’est pas mon médecin. J’ai appris à manger correctement grâce à lui. Point. Pour connaître un peu le personnage, tout ce que je peux dire, c’est que c’est un monsieur qui a, selon moi, une vision propre du sport.

Le dopage est aujourd’hui un thème récurrent lorsqu’on évoque le sport de haut niveau, quel sentiment cela vous inspire-t-il ?

Benoît Z C’est sûr qu’il y a aujourd’hui une pression autour du dopage qui s’installe dans le cyclisme ou ailleurs. Mais, moi, je ne veux pas passer mon temps à me dire celui-ci est dopé, celui-là ne l’est pas. On ne s’en sortira pas comme ça. Tout ce que je peux faire, c’est me soumettre aux contrôles. Avant le marathon de Londres, j’ai subi deux contrôles sanguins dans la même journée. L’un avant de prendre l’avion effectué par la Fédération française d’athlétisme, l’autre en arrivant à Londres commandité par la Fédération internationale. Je m’y soumets avec plaisir, c’est le signe que je n’ai rien à me reprocher.

Entretien réalisé par Frédéric Sugnot

(1) Jean-Jacques Menuet, médecin à Amiens et praticien de l’équipe cycliste Cofidis, a été accusé par le coureur picard Philippe Gaumont ” d’administrer ” des produits dopants à certains membres de la formation nordiste.