13 de noviembre de 2024

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Nicolas Rimoldi, l’ovni politique qui veut mettre en prison le Conseil fédéral – Le Temps

Nicolas Rimoldi, l’ovni politique qui veut mettre en prison le Conseil fédéral – Le Temps

Boris Busslinger correspondant en Suisse alémanique Portes ouvertes élections fédérales A l'occasion des élections fédérales, Le Temps ouvre tous ses contenus du 6 au 8 octobre 2023. Consultez gratuitement tous nos articles pour comprendre les enjeux de ce rendez-vous électoral. Vous aimez nos articles? Profitez de l'offre spéciale! «Fasciste de merde!», crie un livreur à

Boris Busslinger



Boris Busslinger

correspondant en Suisse alémanique

Portes ouvertes élections fédérales

A l’occasion des élections fédérales, Le Temps ouvre tous ses contenus du 6 au 8 octobre 2023. Consultez gratuitement tous nos articles pour comprendre les enjeux de ce rendez-vous électoral.

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«Fasciste de merde!», crie un livreur à vélo avant de poursuivre son chemin. «Vous voyez ça? réagit Nicolas Rimoldi. Ce sont ces gens-là qui utilisent des méthodes de nazis. Qui veulent restreindre notre liberté d’opinion. La jeunesse socialiste, c’est la même haine et la même oppression que le NSDAP.» L’entretien vient à peine de commencer, le ton est donné.

Comme le candidat zurichois au Conseil national a souhaité marcher pendant l’interview (jusqu’à son rendez-vous suivant), les premiers mètres permettent déjà de tirer deux conclusions: Nicolas Rimoldi est facilement reconnaissable – il est grand, chevelu, barbu et souvent cigare à la bouche. Et il n’est pas aimé de tous, c’est le moins qu’on puisse dire. Il faut dire que certaines de ses suggestions sont clivantes – notamment emprisonner tout le Conseil fédéral pour sa gestion de la pandémie.

«La voix de ceux qui sont trahis par la politique»

«J’ai grandi dans la campagne lucernoise, poursuit Nicolas Rimoldi une fois l’altercation terminée. Mon père est décédé d’un cancer quand j’avais 11 ans. Ma sœur et moi avons été élevés par ma mère et ma grand-mère. Par chance, cette dernière est décédée un mois avant l’entrée en vigueur des mesures. Elle n’a pas dû souffrir comme les autres personnes âgées enfermées dans des EMS. Une décision honteuse qui s’apparente à de la torture pour laquelle aucun membre du gouvernement ne s’est jamais excusé.»

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Les stigmates de la catastrophe sanitaire commencent à s’effacer, toutefois la pandémie ne quitte jamais Nicolas Rimoldi, dont la renommée s’est construite en opposition aux politiques publiques de l’époque. Il n’a cependant pas toujours politisé aux marges. Ancien membre du Parti libéral-radical, il a été vice-président de la section jeune du PLR lucernois, avant de quitter le parti en 2021 lorsque ce dernier annonce son soutien à une extension du certificat covid. La même année, il crée Mass-Voll!. Le début d’une ascension fulgurante. Actif dans le domaine du marketing, Nicolas Rimoldi développe avec soin la présence en ligne du mouvement au drapeau violet, qui gagne rapidement des adhérents. Toujours en 2021, il participe à plusieurs manifestations non autorisées, devenant une «figure» de la résistance. Mais c’est aussi le début des ennuis juridiques.

En 2022, il est condamné pour participation répétée à ces événements, perturbation du service de police et refus du port du masque dans une gare. Il fait recours, sans succès. En septembre 2023, le Tribunal de deuxième instance confirme le jugement. Une décision selon lui «illégale», qu’il compte bien emmener au Tribunal fédéral. «Les juges sont tous affiliés à des partis en Suisse, dénonce-t-il. On ne peut pas s’attendre à une justice équitable. C’est de la corruption systémique.» Particulièrement remonté contre le système, les élites et le gouvernement, Mass-Voll! est «la voix de tous ceux qui sont trahis par la politique», dit-il. Avec un programme qui revendique cinq points principaux.

Un droit libéral des armes, le retour du secret bancaire…

La défense des «droits fondamentaux» tout d’abord, sous-entendu une restriction maximale de l’utilisation du droit d’urgence, l’interdiction de toutes mesures sanitaires similaires à ce que la Suisse a connu ces dernières années et un droit libéral des armes à feu. Le renforcement de la «souveraineté» du pays ensuite, qu’il comprend comme la sortie de la plupart des traités et organisations internationales (l’OMS en première ligne), un contrôle strict de l’immigration et la «libération du pays des chaînes de Bruxelles».

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Troisième point crucial: le retour à une «neutralité perpétuelle intégrale», autrement dit une sortie de la KFOR (l’engagement de la Suisse au Kosovo), de tout engagement avec l’OTAN et des régimes de sanctions internationales. «La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est simplement pas notre business», dit Nicolas Rimoldi. Enfin, Mass-Voll! prône «la résistance à l’Etat policier»: pas de censure, pas de caméras, pas de vaccination obligatoire et de l’énergie bon marché grâce au retour du nucléaire «contrairement aux éoliennes qui gâchent le paysage». Mass-Voll! réclame par ailleurs la «réindustrialisation du pays», refuse tout nouvel impôt, espère l’abrogation de l’assurance maladie obligatoire et le retour du secret bancaire.

«Un travail sur les erreurs de la pandémie» – et une proximité avec des néonazis

Un menu peu conventionnel qui a du succès. «Nous avons désormais 1500 membres, avec 75 candidats dans dix cantons (AG, BS, BE, SH, SZ, SG, TG, ZH, SO, LU)», expose-t-il. Les profils sont variés. Du logisticien à la thérapeute, en passant par un conducteur de train, une maman de jour, une paysanne ou un électricien. Joint par téléphone, Markus Zollinger en fait partie, avocat et ancien membre de l’UDC zurichoise se disant «déçu par la gestion pandémique de Natalie Rickli (ZH)», la ministre de la Santé UDC du canton. Tout comme Barbara Müller, membre du Grand Conseil thurgovien expulsée par le PS en 2022 à la suite à de «différences idéologiques» sur la gestion du covid qui, souligne-t-elle, «espère que l’entrée de Mass-Voll! au parlement fédéral permettra un travail sur les erreurs de la pandémie».

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Ovni politique, le mouvement – affirme à qui veut l’entendre Nicolas Rimoldi – n’est «ni de droite ni de gauche». En cas d’entrée au Conseil national, «nous sommes prêts à travailler avec tous les partis sous la Coupole, ajoute-t-il. La gauche en ce qui concerne la surveillance de l’Etat, la droite sur les frontières.» La proximité idéologique avec l’UDC, avec qui Mass-Voll! est apparenté à Lucerne et à Soleure, indique une inclination claire. Toutefois, ce n’est probablement pas ça qui suscite l’animosité des livreurs à vélo. Sulfureux, Nicolas Rimoldi s’affiche en effet volontiers au côté de Junge Tat, groupe d’extrême droite dans le viseur de la Fedpol, avec qui il a participé à une manifestation identitaire à Vienne en juillet. Des accointances qu’il assume, soulignant «s’intéresser à l’Histoire et parler à tout le monde». «Nous espérons d’ailleurs nous étendre prochainement en Suisse romande», ajoute l’aspirant parlementaire. Avant de s’allumer un gros cigare.

Pour ces élections, Mass-Voll! conseille à ses soutiens de «déposer leur enveloppe de vote directement à la commune ou dans l’urne le dimanche des élections». Cela «afin d’éviter toute manipulation du scrutin par La Poste suisse, dont le président du conseil d’administration est l’ancien président du PS Christian Levrat».